Les débuts en classe préparatoire sont éprouvants pour beaucoup d’étudiants.
Alors que tout allait bien en terminale et qu’ils viennent d’avoir le bac avec mention, ils se retrouvent souvent en grande difficulté psychologique dès leur arrivée en prépa :
- Leurs camarades de classe étant tous, comme eux, d’excellents élèves en terminale, le niveau est beaucoup plus élevé. Ils ne sont plus nécessairement en tête de classe, et il n’est pas rare que leurs premières notes de contrôles soient comprises entre 0 et 5/20. Ce changement de statut est très dur à vivre et à accepter.
- Ils sont dans un environnement nouveau : nouveau lycée, nouveaux camarades et parfois, pour les internes, loin de leur famille dans une ville qu’ils ne connaissent pas.
- Certains professeurs (une minorité, heureusement) croient utile, pour motiver leurs élèves à travailler, de leur expliquer à quel point ils les trouvent nuls.
Cela produit souvent, chez ces adolescents en train de se construire, un sentiment de culpabilité et de découragement, que j’appelle le prépa blues, qui pousse certains d’entre eux, pourtant brillants, à changer de voie au bout de quelques semaines.
Comment franchir cette étape délicate et reprendre rapidement confiance, estime de soi et motivation ?
En appliquant les cinq règles d’or :
- Planifier travail et détente. Les professeurs donnent bien plus de travail qu’un élève normalement constitué ne peut en faire : cours à apprendre, feuilles d’exercices, DM, préparation des colles. Pour ne pas être submergé, il faut faire des choix sans confondre l’urgent et l’important. Se donner un emploi du temps est indispensable pour n’oublier aucune matière tout en luttant contre le stress. Et ne pas oublier d’y inclure les indispensables plages de détente, pour pouvoir travailler à fond et se détendre à fond.
- Dormir au moins 8 heures. A « Ginette », l’une des meilleurs prépas de France (dont tous les élèves sont internes), l’extinction des feux à lieu à 23h chaque soir. Il est interdit de veiller plus tard. C’est du simple bon sens : si l’on n’a pas dormi au moins 8 heures pendant la nuit, on dort le lendemain pendant les cours et le cercle vicieux se met en place…
- Bouger régulièrement. Un esprit sain dans un corps sain, disaient déjà les Romains. Depuis, les neurosciences ont confirmé que l’exercice physique améliore les performances du cerveau : attention, mémorisation, etc. L’idéal est de faire 20 mn de footing chaque jour plus 1h30 de sport collectif chaque semaine pour se défouler.
- Visualiser sa réussite. Les sportifs de haut niveau le savent bien, la préparation mentale est aussi importante que la préparation physique pour gagner une médaille d’or aux J.O. Un des piliers de cette préparation mentale est la visualisation des objectifs. Pour un élève de prépa, c’est pareil : deux fois par semaine, dans un état de relaxation profonde, se visualiser, non pas en train de soulever 200 kg de fonte, mais en train de réussir parfaitement le prochain devoir sur table. Effet garanti.
- Se fixer les bons objectifs. Quand on est 38ème sur 45 au dernier DS, on a tendance à se comparer aux meilleurs (c’est désespérant), et à se fixer des objectifs de résultat : « Avoir au moins 7 au prochain DS », « Etre dans le deuxième tiers du classement », etc. C’est une erreur. Pour améliorer ses résultats, il faut oublier le classement, cesser de se comparer aux autres (les soi-disant « génies ») et se fixer uniquement des objectifs de comportement. Par exemple : « Citer sans erreur dans sa copie les hypothèses et conclusions des théorèmes », « Lire le sujet en entier », « Etre totalement concentré en cours », « Dormir 8 heures » etc.
Suivre ces cinq règles d’or permet généralement franchir le cap et de libérer son potentiel de manière spectaculaire.
Tel le baby blues des jeunes mamans, le prépa blues n’est plus alors qu’un mauvais souvenir !





